« Accompagner, c’est cheminer avec quelqu’un et porter son regard vers là où il porte le sien »

Seconde partie de l’interview de Stéphane Vince, durant laquelle il nous partage sa vision de ce qu’est l’accompagnement.

Pourquoi avoir choisi l’accompagnement en particulier ?

Je suis très attentif à ce terme d’accompagnement. Étymologiquement, accompagnement vient de compagnon, du terme latin cum panis, c’est-à-dire quelqu’un avec qui on partage le pain. Accompagner, c’est cheminer avec quelqu’un et porter son regard vers là où il porte le sien. Ce n’est pas être devant lui à le tirer où derrière à le pousser pour qu’il avance. Au contraire, c’est d’être dans une phase de co-construction durant laquelle il faut rester en retrait ou se rendre disponible quand cela est nécessaire.

En quoi accompagner la réalisation des projets des Pépins participe selon toi à une action plus globale de changement social ?

On est sur l’image du colibri, on va apporter chacun une petite pierre à l’édifice, chaque Pépin va réaliser un projet et c’est la somme de ces projets qui va amener le changement en termes de représentation entre le Nord et le Sud, les populations plus vulnérables et les populations plus favorisées. Le point commun c’est l’échange, et cela permet de dépasser ces distinctions classiques du riche et du pauvre, du favorisé et du vulnérable, et ainsi de réaliser que l’on a tous à gagner dans cet échange. C’est cela qui peut provoquer le changement.

En quoi créer du lien entre la France et les ONG à l’étranger et les populations locales est important pour toi ?

Avec le développement du numérique, on ne peut pas ne pas savoir ce qu’il se passe aux quatre coins du monde, dans un sens comme de l’autre, et il y a un besoin de rapprocher les cultures. On a tous notre pierre à apporter. Depuis la France, cela consiste à aider d’autres pays sans être dans une logique misérabiliste mais plutôt de solidarité. Je trouve cette approche enrichissante pour les uns comme pour les autres. Le questionnement qu’est amené à se poser le Pépin sur ses attentes une fois sur place et une fois rentré en France me semble mobiliser des valeurs qui sont riches et équitables.

Qu’est-ce que t’évoques la relation entre le Pépin, le tuteur et le partenaire à l’étranger ?

C’est un triangle équilatéral. Cette relation peut permettre de réduire les distances. En tant que tuteur, je vais rencontrer des Pépins que je n’aurai sûrement jamais rencontré dans le cadre de ma vie professionnelle, et vice-versa. Les Pépins vont rencontrer des partenaires qu’ils n’auraient sûrement jamais rencontré. Au cœur de ce triangle, il y a la rencontre, une rencontre enrichissante, source de connaissances et d’enrichissements mutuels.

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