« Tout ça m’aide énormément à construire mon projet »

Hugo Corbé, chargé de communication de la Pépinière s’est rendu à deux formations de tuteurs, voici son récit.

La première formation consiste en plusieurs points : définir les rôles traditionnels de « genre », en comprendre le concept, identifier les discriminations qui y sont liées, et faire la distinction entre «  projet femmes  » et « approche genre ». Nous sommes une douzaine - tuteurs et pépins - à vouloir en savoir plus sur cette inégalité, pour mieux la combattre.
La deuxième, elle, vise à former les futurs tuteurs à l’accompagnement de Pépins. Elle a lieu sur deux jours à l’issue desquels on valide les participants devenant officiellement tuteurs. 6 futurs tuteurs, de Saint Etienne, Paris et Nantes ont ainsi rejoint la Pépinière, fin prêts.

S’expriment les expériences personnelles sur l’image de la femme et celle de l’homme

A la formation « genre  », le matin Manon Borrel de l’association Batik International et Caroline Kientz de Frères des Hommes, proposent par le dessin que s’expriment les expériences personnelles sur l’image de la femme et celle de l’homme véhiculée dans notre société. Elles procèdent aussi à un exercice qui consiste à comparer le temps que consacrent les hommes et les femmes dans un domaine (comme le soin des enfants, l’éducation, le budget, la participation à la vie du quartier, le service aux personnes…) et à qui revient le pouvoir de décision du domaine en question. Bien souvent d’après l’expérience des participants, malgré le temps plus important que donnent les femmes à un travail en question, ce sont les hommes qui sont au centre des mécanismes de décision.

Manon souligne la présence importante des femmes dans le travail d’éducation des enfants malgré la non-rémunération de ce dernier. Caroline a préparé pour sa part un questionnaire dans lequel on nous demande par exemple « en moyenne combien de temps une femme passe en plus que son conjoint à s’occuper des tâches domestiques ? 4 fois plus, ou 2,5 selon vous ?  ». Le but est de mettre en avant le décalage entre femme et homme dans la vie quotidienne.
Un débat a lieu entre les participants sur le concept de genre, le rapport de pouvoir, mais aussi sur l’approche « genre » dans le développement, le contrôle des ressources, de l’éducation.

Nous passons aussi par une étude de cas où chaque groupe réfléchit à une problématique d’inégalité homme/femme dans un contexte international particulier. Oui, car c’est tout l’intérêt de cette formation aussi comme l’a dit Catherine, une tutrice présente, « c’est très intéressant de repréciser certaines notions de l’approche genre dans un contexte de solidarité internationale avec la Pépinière, il y a des choses à repenser. »

Décortiquer les différentes étapes d’un projet Pépinière

La formation au tutorat est complète et décortique les différentes étapes d’un projet Pépinière, de l’accueil du Pépin, à la conception du projet, sa mise en place, l’action et sa restitution. Pour cela, Mathilde Crétien et Estelle Bergerard, de Frères des Hommes, ont plusieurs supports et exemples qu’elles mettent en valeur pour que l’accompagnement auquel sera confronté chaque tuteur soit bien compris. Ici aussi, elles proposent des études de cas : chaque participant choisit une fiche descriptive d’une association partenaire internationale, accompagnée d’un exemple de projet. Après avoir analysé le projet fictif, chaque tuteur en devenir doit raconter ce qu’il retient du projet et de ses problématiques, et comment il se proposerait de partager ses questionnements au Pépin afin de l’aider au mieux à construire son idée. On se rend compte qu’avec le recul il est bien plus facile de proposer des solutions.
J’en retiens quelques mots de Yann, tuteur de Paris : « cette formation a clarifié beaucoup de choses, encore par l’échange, au-delà du cadre, et à la fois les animatrices, les acteurs, et les formés, l’échange était extrêmement riche. »

Quant à la formation « genre », Nadine Zidani, nouvelle Pépin, nous dit : « ça donne vraiment envie de partager ces messages à la future génération, notamment les femmes. Parce que je rêve d’un monde où les femmes n’aient plus ces contraintes qui sont liées au genre et que dans quelques années on puisse vraiment avoir une réelle égalité entre les hommes et les femmes, qu’il n’y ait plus tout cet aspect de la société qui nous met dans des cases. C’est très bon pour moi cette formation, tout ça m’aide énormément à construire mon projet. »

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