[Témoignage Pépin] Vers l’auto-suffisance alimentaire des paysan·e·s avec Duhamic-Adri au Rwanda

Portée par son envie de se rendre utile et de vivre du partage, c’est en 2021 que Louise rejoint la Pépinière, séduite par "l’ambition forte et l’engagement profond des valeurs de Frères des Hommes". Accompagnée par Bernard et Christel, membres de l’équipe de Saint-Etienne, c’est au Rwanda, avec Duhamic-Adri qu’elle décide de co-construire son action pépin sur la thématique de l’autosuffisance alimentaire.

Retour sur la co-construction de son action

La naissance de l’idée du projet
C’est entre sa 2ème et 3ème année d’étude que Louise décide de faire une césure. Par le biais d’une intervention de l’équipe de Saint-Etienne dans son école, elle découvre Frères des Hommes et son dispositif de la Pépinière de la solidarité internationale, et décide alors, de s’inscrire à une visio de présentation. Lors de cette année de césure, elle participe à un concours inter-écoles, que son équipe et leur projet de « frigo sous terre » pour conserver les aliments (« osons ici et maintenant ») remportera. Cette même année, elle fait également du « woofing » aux Pays-bas chez une personne alimentairement autonome qui l’inspirera sur les différentes manières de conserver les aliments.

La relation partenariale avec Duhamic-Adri avant son départ
A ce même moment, elle rencontre Duhamic-Adri, l’un de nos partenaires rwandais. En croisant sa formation universitaire, ses activités lors de son année de césure et son désir de réaliser une action sur l’alimentation et l’agriculture : son projet se dessine alors. En écho à l’action de Catherine « du partage en conserve » réalisée précédemment avec ce même partenaire, elle fait rapidement le choix d’une action tournée sur la thématique de l’autosuffisance alimentaire. Ses deux tuteurs (Bernard et Christelle) étaient présents pour le premier contact avec le partenaire. Ce fut ensuite sa responsabilité de réaliser les visios avec eux, à hauteur d’une réunion toutes les 2-3 semaines jusqu’à son départ. La co-construction fait partie des valeurs piliers chez Frères des Hommes. Une philosophie qui a rapidement séduite Louise « j’ai beaucoup aimé les valeurs de l’association, portées sur une réflexion profonde autour de la transformation sociale » .

L’action : place au terrain

Une action en lien avec les besoins des populations rwandaises
Le Rwanda est un pays majoritairement agricole soumis à deux saisons : la saison sèche et la saison humide. Les saisons sèches entraînent une pénurie de légumes et par conséquent une augmentation des prix. La conservation des légumes et des fruits permettrait de lutter contre la malnutrition, et de développer une activité économique pour les ménages les plus vulnérables avec la vente de leurs surplus de légumes étalée sur l’année. L’action pépin de Louise s’insère donc au cœur du besoin des communautés rwandaises accompagnées par Duhamic-Adri. Catherine (pépin partie en 2019 chez ce partenaire) avait également pensé à la conservation des aliments en bocaux. Mais il était, cette fois-ci, question de voir comment faire sans et efficacement avec des techniques que les populations pourraient s’approprier sur le long terme.

©Louise Mabilais, pépin chez Frères des Hommes

Entre appréhensions et surprises : vivre l’action
Arriver dans un pays différent du sien, que ce soit par sa géographie, sa culture ou encore sa langue peut dérouter au premier abord « le temps est vraiment différent, mais j’ai bien été préparée par Bernard avant de partir. Et ça m’avait vraiment conditionné avant mon départ. » dit-elle. Lors du contact avec les rwandais·e·s, Louise nous confie avoir été agréablement surprise par la gaieté et l’extraversion des gens. Si La Pépinière, les tuteurs et les partenaires peuvent déjà former, accompagner et donner un avant-goût sur la mission, il y a préparer la mission et la vivre. Une histoire en particulier l’aura particulièrement marquée : « j’ai eu ce choc par rapport au maçon avec qui je travaillais. Je me suis rendu compte en rentrant en France, que le prix de mon café équivalait une journée de travail pour lui. » nous raconte-t-elle.

Et après l’action ? Qu’est-ce qu’on en retient ?

©Louise Mabilais (pépin) et Odile (nutritionniste et formatrice chez Duhamic-Adri)

Une action pépin, c’est plus que l’action en elle-même. C’est le voyage, la découverte de soi et d’autrui, c’est la prise de recul sur la société. Louise rapporte qu’elle plus a appris à relativiser depuis sa mission et qu’elle a réalisée la place qu’elle avait dans le monde ; « Chez Frères des Hommes on parle des rapports de domination, et du coup ça m’a fait prendre conscience de pleins d’emprises que l’occident à encore sur l’Afrique, depuis, mon regard a changé ce continent et le post colonialisme. »

Elle retiendra également toute cette préparation de l’action, la rencontre avec le partenaire, ainsi que les liens avec les autres pépins pour se donner des astuces, mais également les volontaires sur place (à l’époque,Fabien). En effet, son action, hormis le voyage, fut aussi « toutes les personnes rencontrées là-bas, mais aussi les personnes rencontrées grâce à Frères des Hommes, notamment l’amitié que j’ai construite avec Bernard et Christelle par exemple ». Et pour continuer d’alimenter ce cercle vertueux d’échanges et de mises en relation, c’est désormais Baptiste Sourdille, le prochain pépin qui part bientôt au Rwanda suivre les traces des actions accompagnant des dynamiques de développement de l’autosuffisance alimentaire des paysan·e·s sur place.

Au-delà de son action, elle revient sur son parcours bénévole au sein de Frères des Hommes ; « Frères des Hommes, ce n’est pas seulement de la solidarité internationale, ce sont aussi des réflexions et des échanges, notamment quand on se retrouve entre bénévoles qui sont des moments super intéressants  » . On pense notamment au WEM (weekend militant) de novembre dernier.

Cette prise de conscience a donné lieu à un effet cascade chez Louise : elle comprend maintenant l’importance de s’engager et ses « engagements futurs seront éclairés à la lumière de cette expérience, parce-que j’ai une idée plus précise d’où je me situe dans le monde, et de la justice sociale ». Et si toi aussi tu veux t’engager bénévolement à nos côtés, inscris-toi à un temps d’information en ligneici.

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